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14 Moyens d’être plus créatif


14 Moyens d’être plus créatif
Par Alain Mainville

1. S’isoler
Réussir à créer, dans n’importe quel domaine, cela demande du temps. Du temps que l’on passe seul. A douter, à s’interroger, à souffrir parfois. C’est pourquoi la plupart des gens préfèrent les activités sociales. Tout nous y pousse, c’est-à-dire que la société toute entière nous incite à ne pas être créatif.

Une fois que vous vous êtes isolé, se pose à vous une question, du genre « qui suis-je? » Voilà déjà une belle énigme. Un programme de travail. C’est en suivant ce programme que vous deviendrez peut-être un créateur.

2. Commencer
Le plus difficile, c’est de s’y mettre. C’est extrêmement difficile. Douloureux. Angoissant.
Pour réussir à créer, même la plus petite chose, il faudra surmonter ce blocage, cette peur.

Il n’y a pas d’autre moyen que de commencerNe regardez pas le haut de la montagne, faites juste un pas. L’essentiel, c’est de commencer.

3. S’organiser
Contrairement à ce qu’on croit, les créateurs ne sont pas des fous bordéliques, qui créent spontanément sous l’effet de l’inspiration. Ce sont des gens organisés, qui ont une méthode, des outils, un rituel.

Trouvez votre méthode, vos outils. Par exemple, si vous écrivez, ayez en permanence un calepin et un crayon sur vous.

4. Se nourrir
« Pour savoir écrire, il faut savoir lire et pour savoir lire, il faut savoir vivre ». (Guy Debord)

La création ex nihilo n’existe pas. Même Rimbaud, génie précoce, avait lu tous les poètes avant de composer lui-même de la poésie.
Se nourrir des meilleurs auteurs est un travail permanent. Il ne se distingue pas de la création elle-même.

5. Échanger
Les échanges et discussions avec les autres est aussi une façon de se nourrir. C’est même la plus naturelle, la plus vitale.

Ainsi, si nous avons besoin de nous isoler, il est aussi nécessaire d’échanger avec les autres.

Samuel Beckett écrivait dans une chambre située en face d’une prison. Chaque jour il communiquait avec un détenu en lui envoyant des signaux lumineux au moyen d’un miroir, tant était grande son désir de communiquer avec cet homme. A cet instant, cela lui importait plus que d’écrire.

6. Ruminer
« Mon livre ne sera compréhensible que lorsque les lecteurs auront acquis la capacité à ruminer » disait Nietzsche en préface d’un de ses livres.

C’est cette capacité à ruminer, à digérer lentement les œuvres que nous devons cultiver. Le processus demande du temps, beaucoup de temps.

Dans notre rapport au temps, nous sommes trop impatients. Nous voulons des actions qui rapportent tout de suite (action, dans tous les sens du terme). Il faut, au contraire, accepter une certaine improductivité, du moins dans un premier temps. De la patience.

7. Copier
Les artistes sont des copieurs. On peut copier pour apprendre, comme un peintre copie des toiles de maître. On peut s’inspirer d’une ouevre, emprunter une idée, voire carrément plagier (comme Lautréamont nous l’enseigna).

L’idée selon laquelle le créateur sort tout de lui-même est une idée fausse. La création est une recomposition, un travail de curateur autant que de créateur.

8. Prendre de la hauteur
Créer, c’est entrer en contact avec notre vraie personnalité. Et donc, c’est vouloir mettre en lumière la meilleure part de nous-même. De même, c’est s’adresser à la meilleure part de notre lecteur (ou spectateur).

Si la question se pose à moi de savoir quel effet je dois produire sur celui qui me lit, la réponse sera: ce qui me permettra de m’adresser à la meilleure part de lui-même.

9. Connaître son rythme
Il est important de connaître son rythme. La période de la journée où vous serez plus créatif. C’est à ce moment là que vous aurez le plus de chance de donner le meilleur de vous-même.

Connaître son rythme, c’est aussi savoir quels sont nos points forts. Êtes-vous plus visuel ou auditif? Préférez-vous l’écrit ou l’oral?
Connaître son rythme vous évitera de subir un rythme imposé et vous mettra plus en accord avec vous-même.

10. Se focaliser
La distraction est sans doute le fléau du siècle. Avec Internet, l’attention se disperse dans tous les sens vers de multiples sources d’information.

Apprenez à ne faire qu’une chose à la fois. Bloquez-vous sur une tâche en essayant de la réaliser. Vous pouvez utiliser un minuteur et vous motiver pour vous concentrer sur cette tâche pendant le temps défini.

11. Ne pas juger
Accepter les idées qui viennent sans les juger est un principe, utilisé notamment pour les séances de brainstorming.
Ce qui est nouveau, nous peinons à l’accueillir, car nous le jugeons à l’aune de ce que l’on connaît. Suspendre son jugement (pour un temps) est la seule issue pour faire advenir quelque chose de frais.

12. Corriger
Ce point est un des plus importants. Un texte (ou n’importe quelle œuvre) ne surgit pas du premier coup. Relisez-le et corrigez-le autant de fois que vous le jugerez nécessaire.

On peut même dire qu’un texte n’est jamais totalement terminé. Certains auteurs corrigent leurs textes même après publication. Aujourd’hui, avec les possibilités de publication à la demande, un texte peut évoluer à chaque impression.


13. Ne pas se comparer aux autres 
Ce principe est valable pour tout, pour éviter de souffrir.

14. Exagérer
Se contenter de décrire la réalité, ça ne marche pas. Ça ne fait pas vrai, paradoxalement. Il faut exagérer.

Quand Simenon a créé le personnage de Maigret, il a exagéré. Le type est exagérément lourd, il fume en permanence sa pipe, boit de la bière dès qu’il en a l’occasion et adopte toujours les mêmes rituels. C’est ce qui rend le personnage vivant.

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