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Reconnaître son état victimaire et en sortir


Reconnaître son état victimaire et en sortir

" Etre adulte c'est aussi reconnaître notre part de responsabilité personnelle"

Méthodes en communication pour sortir du piège de la victime :

Le bienheureux état de la victime... cet état, lorsque l'on s'y complaît  est l'un des principaux obstacles au développement personnel et de plus, il génère des problèmes de communication énormes : couples, amitiés, travail, associations, engagement divers en pâtissent.

Comment repérer nos états "victimaires" et comment en sortir ? L'examen de nos modes de communication peut nous aider à sortir de ce piège de l'état de victime.

Savoir reconnaître les "il faut " et les "on doit" dans nos modes de communication

En reprenant des termes simples de l'"appareil psychique" de Freud, nous pouvons dire que certaines personnes sont particulièrement marquées par le "il faut" ou le "on doit".

Avez-vous remarqué dans la vie quotidienne, les personnes qui y ont très fréquemment recours ? Souvent moralisatrices, parfois un brin éducatrices nées, ces personnes, l'index levé, ont tellement intériorisé ou introjecté la règle qu'elles se posent en petit professeur ou en petit éducateur de tout un chacun. C'est bien. Jusqu'à une certaine mesure. De plus, il est important de reconnaître ces petites phrases commençant par "il faut" et "on doit" dans nos propres vies.

En effet, le "il faut" correspond le plus souvent à une règle ou à une norme que nous avons intégrée mais qui nous dégage de notre responsabilité personnelle. "Je dois vous renvoyer de ce groupe car c'est la règle de la formation, il faut que j'y obéisse moi aussi". Ah bon ? Et qu'en pensez-vous, vous-même ? "Je déteste mon travail, mais il faut bien que j'y aille car j'ai des responsabilités de famille, moi". Ah bon ? et pourquoi ne changez-vous pas de travail, si cela vous déplaît tellement ?

Victime de la règle, le meilleur moyen pour ne pas assumer ses choix, ses erreurs et ses réussites

Nous pouvons constater que dans ces deux exemples tout simples, les personnes qui prononcent ce type de phrase se masquent et s'abritent derrière une règle paternelle qui fait d'eux des enfants victimes : ils n'ont pas choisi, à les en croire, d'agir comme ils agissent.

Ah bon ? Qui a dit que cette règle était encore valable pour eux ? Qui les empêche d'agir autrement, dans le respect de leurs besoins propres et des nécessités matérielles bien entendu ? Qui nous empêche de prendre les rênes de notre vie, quitte à assumer nos erreurs et à ne pas nous abriter derrière une règle qui parfois nous empêche d'assumer nos choix ?

Un bon moyen pour changer sur ce plan : apprenons à reconnaître dans notre langage les "il faut" et les "on doit", pour voir si ces règles que nous ne remettons pas en cause correspondent encore à nos choix... encore faut-il savoir reconnaître ses besoins et ses désirs propres.

Les dangers d'un mode de communication qui supprime le libre choix et le libre arbitre

"Mais vous êtes bien gentil, vous, je n'ai pas le choix, il y a des choses que je dois bien faire, que cela me plaise ou non !"

Ah bon ? (bis repetita placent, le "ah bon" est très efficace pour remettre en cause des choses que nous tenons pour acquises mais qui ne tiennent sur rien !)

Une seconde étape de changement peut consister à reconnaître dans nos vies les choses que nous faisons "parce que nous n'avons pas le choix" mais dont nous nous plaignons en permanence, intérieurement ou extérieurement.

Il ne s'agit pas de vivre "sans règle". Mais de choisir les règles auxquelles nous obéissons, et de ne plus nous plaindre ou tendre le dos en agissant, ce qui correspond à un état victimaire, mais de choisir, librement, de faire ce qui nous est imparti : état d'adulte où nous assumons nos choix, nos erreurs, et donc, par conséquence, nos réussites également.

La reformulation : guérir par la communication de l'état victimaire

Une troisième étape dans ce processus pour sortir de nos mécanismes victimaires inconscients : nous pouvons apprendre à reformuler, à remplacer le langage qui manifeste une absence de choix par un langage qui reconnait notre choix et qui donc nous engage et nous responsabilise.

Dans une même situation, nous avons le choix :
  • de rester en nous plaignant, en considérant que nous n'avons pas le choix et restant dans l'état de victime qui se plaint et n'assume pas sa vie tout en accusant "les autres" de tous nos malheurs
  • de rester en choisissant de rester, en assumant les inconvénients et les avantages de la situation, en prenant nos responsabilités d'adulte et sans nous plaindre
  • de partir, si la situation n'est pas conforme à nos désirs profonds, mais encore une fois en partant "pour" quelque chose (choix positif) et non pas partir pour fuir (choix négatif)
"Je choisis d'aller au travail chaque matin" (ou d'ailleurs, je change de travail, qui a dit que je devais rester dans un travail qui ne me convient pas et qui n'est absolument pas gratifiant pour moi et ne correspond pas à mes capacités et à mes besoins propres ?), au lieu de "je pars encore ce matin faire ce boulot que je n'aime pas, je n'ai pas le choix de toute façon, mais je vais me défouler en mauvaise humeur et faire bien comprendre à mon entourage que je n'ai pas le choix et surtout le lui faire bien peser !"

Méthode pour améliorer la communication de couple, hommes, femmes mode d'emploi !

Ou encore, en couple, passer de "de toute façon, il ne changera jamais, heureusement que je suis là pour faire telle ou telle chose, il faut bien qu'il y en ait qui assument" à "je choisis aujourd'hui encore mon conjoint, avec ses défauts et ses faiblesses, et si je sors les poubelles, je le fais parce que je le choisis et non en rechignant !"

Une bonne méthode de changement dans ce domaine peut être de prendre une feuille volante, avec deux colonnes, et de reformuler nos pensées automatiques commençant par "il faut "ou "on doit" dans la première colonne par "je choisis" dans la deuxième colonne : chemin de liberté et de responsabilité.

A lire pour mieux comprendre à quel point nous sommes créateurs de notre réalité, et comment nous pouvons changer en changeant de mode de communication :
Paul Watzlavick, (issu de l'Ecole de Palo Alto)
Faites vous-même votre malheur, Points, 2009
Le langage du changement, Points, 1986


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